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Le développement de la petite et moyenne entreprise en région : 5 facteurs clés

le 30 sept 2005 | 

Dans une ère de compétition internationale à outrance, marquée par la concurrence asiatique, la montée du dollar canadien, les délocalisations des grands groupes, comment une Petite entreprise (PE) ou une PME régionale, éloignées des marchés, peuvent envisager de se développer ?

Les réussites de « gazelles », PME à croissance rapide, dans les régions de la Beauce, ou centre du Québec ont été décortiquées par plusieurs économistes. Voici les 5 facteurs clés de leurs succès.

1 – Avoir une vision

Quelle que soit sa taille, toute entreprise doit avoir une idée claire de ce qu’elle veut devenir. Elle doit être capable d’inventer une vision audacieuse qui la démarque de la concurrence, mais aussi se préparer aux fluctuations économiques et envisager plusieurs scénarii dont le pire (ex : rupture de contrat avec son principal client, concurrent qui vient s’installer sur la même rue). Ensuite, elle doit préparer une planification de 5 ans, ajustable en fonction des résultats obtenus, avec des étapes intermédiaires clairement identifiées pour mesurer son évolution.

2 – Avoir la culture de l’innovation

Selon l’économiste Pierre-André Julien, de l’Université du Québec à Trois-Rivières, ces PME qui réussissent, « les gazelles « , sont avant tout des entreprises très créatrices qui ont su trouver des créneaux originaux. Ce qui les distingue ? D’après l’économiste : « Avant tout, l’art de favoriser la circulation de l’information dans l’entreprise et d’encourager les idées venant des employés, ainsi que leur engagement dans des réseaux aux côtés d’autres entreprises et des chercheurs » .

3 – Savoir écouter

La PE régionale qui s’en sort, c’est celle qui malgré la distance sait écouter son marché, accéder aux informations concernant les innovations dans son secteur bref, faire de la veille. Pour connaître son marché, il faut communiquer avec ses clients, avec ses distributeurs, s’informer sur la structure de son secteur, sur l’évolution de la concurrence. Il faut savoir également si la clientèle perçoit une réelle valeur ajoutée dans les produits ou les services offerts par l’entreprise. Aux dires de Sylvia Ponce, professeur au HEC Montréal, bien souvent, les petites organisations mettent l’accent sur les aspects technologiques du produit et passent à côté du marché.

Cependant, même si la compréhension du marché est primordiale, il ne faut pas pour autant sacrifier la veille technologique. Qui implante quoi ? Est-ce un succès ? Comment les technologies de l’information sont utilisées dans d’autres PE ou PME, est-ce transférable ?

4 – Intégration des Technologies de l’Information (TI)

Les TI, comme on les appelle dans le langage des grandes entreprises, sont sources d’avantages compétitifs même pour une petite entreprise. Au pire, elles peuvent aider à réduire les coûts d’exploitation en éliminant les tâches sans valeur. Elles peuvent servir à améliorer l’offre de l’entreprise en proposant des services en ligne, comme la prise de commande, également fournir de l’information au client et lui faire gagner du temps (fiche technique, politique de retour, garantie). Et même, créer de la valeur ajoutée, en permettant par exemple une fixation des prix automatisée en fonction du taux de remplissage d’un hôtel, maximisant l’occupation de celui-ci.

5 – Réseauter et partager

Il est clair à la lecture de la liste précédente, qu’une petite organisation peut faire un bout de chemin seule, mais sûrement pas tout faire, car les efforts à fournir en terme de temps, de finances et de main d’œuvre qualifiée dépasse souvent les capacités d’une seule organisation. En ce sens, les expériences de la Beauce ou du centre Québec sont parlantes. Ces entreprises se sont réunies pour mettre en commun leurs efforts. Elles se sont dotées d’organismes régionaux qui les représentent auprès des localités et des différents paliers gouvernementaux pour obtenir de l’aide et du financement. Elles se sont mises en rapport avec les universités, les CEGEP et les collèges pour accéder aux dernières innovations de la recherche. Elles se sont ouvertes à des avis extérieurs, ont fait appel à des experts pour les aider à mieux gérer leur entreprise. Elles ont mis en place des systèmes de « co-ompétition » (coopération et compétition) où les efforts de veille sont mis en communs et les résultats partagés, et c’est ensuite à celui qui sait le mieux exploiter les informations obtenues.

Y a-t-il de la vie en région pour la petite ou moyenne entreprise ? Oui sûrement si celle-ci sait s’ouvrir, écouter, collaborer avec autrui, entrer dans des logiques de réseau. Le règne de la petite entreprise qui fait tout, toute seule, dans son coin, s’achève.


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